Avocat au Barreau de Lille et Président de la Maison de Quartier de Wazemmes, Pascal COBERT vous propose un regard décalé sur l'actualité et le débat d'idées.
Je le sais: nous sommes nombreux à avoir voté Chirac contre Le Pen en 2002 et l'avoir amèrement regretté ensuite. Le Président élu n'a nullement tenu compte du large mouvement populaire dressé contre le FN. Mais, il n'y avait pas d'enjeu. La mobilisation fut purement symbolique puisque Le Pen ne pouvait en aucun cas être élu au second tour.
Treize ans plus tard, la situation n'est nullement comparable. Marine Le Pen se trouve réellement en mesure de remporter la victoire et nous verrions les politiques régionales dirigées par le Front National durant 6 ans. Tout sauf anodin ! Nous ne sommes plus dans le symnolique mais dans la dure réalité.
Xavier Bertrand ne m'inspire que peu de sympathie. L'UMP rebaptisée "Les Républicains" ne répond absolument pas à mes attentes. Bien au contraire. Mais, il nous faut choisir pour ne pas laisser ceux que l'on déteste le plus prendre à pleines mains le pouvoir régional. Il y a un moment où l'on doit cesser de jouer. Certes, les choix politiques du PS et le comportement de certains de ses élus ont largement contribué au nouvel engouement des électeurs les plus pauvres pour l'extrême droite. Certes, la mimétique de l'UMP adoptant un discours de plus en plus proche du FN a renforcé la crédibilité de ce parti. Mais on ne peut s'amuser et rire de leur défaite si c'est pour confier les responsabilités de notre Région au pire du pire. Surtout, ne croyons pas qu'il faut bien en passer par là et laisser gagner le FN pour mieux le chasser ensuite. Le temps de l'anayse viendra.
Il ne s'agit pas pour moi de participer à un hypothétique Front Républicain et moins encore de me rallier à la droite. Nous n'avons pas à choisir entre la peste et le choléra. Mais, par mon vote, je veux ne pas laisser le FN s'installer et gérer la Région. Nous aurions la peste ET le choléra. Lundi, il sera trop tard. Donc, dimanche, malgré tout et avec regret, je voterai Xavier Bertarnd.