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22 mars 2010 1 22 /03 /mars /2010 19:41

Oui, l'abstention est un véritable fléau mais les élus oublieront très vite qu'ils doivent leur poste à une très faible participation. Le résultat du scrutin se trouve forcément tronqué sauf à admettre  que nous vivons une sorte de démocratie censitaire où seuls les élites, les initiés et les intéressés (dans tous les sens du terme !) participent au vote. On nous clame donc que la gauche réunie a gagné haut la main. Certes. Cependant, puisque la moitié des citoyens ne s'est guère exprimée, cela ne peut signifier que la France soit majoritairement à gauche. Ainsi, dans la Région, la gauche a triomphalement gagné mais n'a obtenue le soutien actif que de 26% des inscrits. Nuance...

Que signifie donc cette abstention majoritaire ? Des choix divers et variés. Des attitudes radicalement opposées. Des gens de droite déçus mais qui ne veulent pas voter à gauche, des gens de gauche déçus qui ne veulent pas voter à droite, des gens déçus de tous sans pour autant voter Front National, des aigris, des désabusés, des révoltés et des résignés. Mais il n'y a pas un "parti des abstentionnistes" puisqu'il n'y a guère d'homogénéité dans cette réaction passive.

Si les commentateurs soulignent l'exceptionnelle abstention dans les quartiers populaires, il reste que le taux de participation apparaît également faible dans les grandes viles bourgeoises à tel point que la gauche dépasse la droite dans des villes comme Lambersart, Douai, Valenciennes et Cambrai !

Alors que faire ? Je suis pour ma part favorable à ce que le vote soit obligatoire sous réserve que l'on tienne compte des votes blancs ou nuls.

Certains moyens mis en oeuvre ces derniers jours  pour lutter contre l'abstention m'apparaissent plus que critiquables. Des commerçants ont flairé la bonne affaire en s'accordant une publicité gratuite: des offres de réduction réservées aux bons citoyens qui ont assumé leur devoir électoral. Des associations subventionnées offrant un sandwich aux jeunes présentant une carte d'électeur fraîchement tamponnée et même une sortie au sauna gratuite pour quiconque a déposé un bulletin dans l'urne !!! Le droit de vote contre un plat de lentilles ! Outre le fait que ce type d'opération revêt un caractère discriminatoire puisque réservée par définition aux seuls français, l'on ramène un droit et un devoir, un acquis républicain, à un troc minable. La citoyenneté n'est pas à vendre !

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commentaires

B
<br /> l'abstention est bien sûr le signe du désintérêt des français pour la chose publique, mais - surtout ! - pour une classe politique de plus en plus repliée sur elle-même et ses<br /> intérêts clientélistes.<br /> mardi, le VDN nous a offert un trombinoscope des 118 élus du nouveau conseil régional : que cachent ces rictus, ces sourires forcés ? combien d'ambitions - déjà assouvies ou encore affamées ?<br /> c'est ça la France profonde ? combien d'entre eux ont vraiment travaillé ? quelle proportion de fonctionnaires, d'enseignants ? à quoi ont-ils consenti pour se faire élire et<br /> qu'accepteront-ils pour être réélus, une fois qu'ils auront goûté au confort des moquettes épaisses ?<br /> Sarko affiche la couleur : face à la débacle des régionales, il revient aux fondamentaux politiciens : cajoler son électorat ! et voici les agriculteurs et les médecins flattés comme jamais...<br /> ça promet !<br /> <br /> <br />
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D
<br /> <br /> Cher jimmy salengro, la concision est une grande vertu ! Mais permettez moi cette métaphore : quand on navigue dans le sens<br /> du vent, il suffit de lâcher de la toile, et en avant, matelot ! Quand on remonte le vent, il faut louvoyer, c’est beaucoup plus long et demande plus d’énergie !<br /> <br /> <br />  Je dois dire que je suis en accord avec votre<br /> conclusion : on en arrive à un vote censitaire implicite. C'est-à-dire que ceux qui ont un emploi stade, sont propriétaires de leur logement, et ont foi en la démocratie décident, bien que<br /> minoritaire, pour tout le monde. Le revers de la médaille, comme pour l’ancien régime, est que les assemblées ainsi élues ont comme un petit goût d’illégitimité !<br /> <br /> <br />  J’ai pas été trop long ?<br /> <br /> <br /> <br />
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P
<br /> "un emploi stade", un nouveau concept ?<br /> <br /> <br />
J
<br /> Ce qu'il y a de bien avec Daniel Rougerie, c'est la concision.<br /> Il n'empêche que l'abstention n'est pas réellement combattue par les parties en place.<br /> Je trouve extraordinaire par exemple qu'à 18 ans, l'inscription ne soit pas automatique.<br /> Non, il faut, dans une petite fenêtre (à la mairie aux heures de bureau et lors d'une petite période à la fin de l'année) s'inscrire sinon on ne vote pas l'année suivante. <br /> Aucune propagande n'a eu lieu cette année pour l'inscription. Pire: il arrive même (dans la ville où je vote) qu'un bureau de vote disparaisse (parce que l'école où il se trouvait a fermé) et que<br /> personne ne soit averti de l'endroit où le nouveau se trouve. Pas loin certes mais il faut le chercher.<br /> Evidemment, avec ces pratiques, on retrouve une sorte de suffrage censitaire où tous les gens un peu marginalisés socialement (chômage, déménagements fréquents, adresses et hébergements instables)<br /> ou politiquement (ils ne se décident à voter qu'à la veille du scrutin et ne sont pas inscrits quelques mois avant) sont éliminés.<br /> <br /> <br />
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D
<br /> /Quand je m’occupais de circulation, je me souviens d’une sorte de règle<br /> non dite, non écrite, mais appliquée (quand on le pouvait) : lorsque les<br /> infractions à la limitation de vitesse en ville sont en dessous de 20 %,<br /> c’est un problème de police ; quand elles sont supérieures à 50 ou 60 %,<br /> c’est un problème d’aménagement. C'est-à-dire qu’on considérait que la<br /> responsabilité des automobilistes était certes engagée, mais que la<br /> responsabilité de la CUDL l’était davantage. /<br /> <br /> /C’est un peu pareil pour l’abstention : quand elle est minoritaire,<br /> c’est un problème de civisme ; quand elle est majoritaire, c’est un<br /> problème politique. Et avec ton projet de vote obligatoire, tu donnes,<br /> mon cher ami, une réponse de policière à une question d’aménagement ! En<br /> Belgique, es-tu sûr que ça se passe mieux ? Es-tu sûr qu’avec un vote<br /> obligatoire, les raisons d’une abstention majoritaire, et qui plus est,<br /> d’une abstention majoritaire et populaire, seraient réglées ?/<br /> <br /> /Entre 2004 et 2010, le Nord Pas de Calais a vu le nombre d’inscrits sur<br /> les listes électorales augmenter d’un peu moins de 100 000 personnes :<br /> on n’est pas (encore) dans une crise des inscriptions ! Mais en 2004 il<br /> y a eu environ 1 000 000 d’abstentionnistes (c’était déjà beaucoup, mais<br /> personne, à l’époque, n’a soulevé le problème !) et en 2010 on est monté<br /> à 1 500 000 abstentionnistes, majorité absolue !/<br /> <br /> /Entre 2004 et 2010, /*tous*/ les partis de la même triangulaire ont<br /> perdu des voix : 180 000 pour le PS, 130 000 pour la droite et 30 000<br /> pour le FN ! Oui, je sais, les valeurs absolues, c’est toujours un peu<br /> sec, enfin, moins rond que les délicieux pourcentages, qui font perdre<br /> de vue les éléments de comparaison !/<br /> <br /> /Malgré les emballements partisans, l’enthousiasme des uns pour la<br /> montée (ou la baisse) des autres, l’indignation des autres pour la<br /> montée (ou la baisse) des uns, le constat, c’est que tout le monde a<br /> perdu de grosses plumes !/<br /> <br /> /Alors comment décrire la population du Nord Pas de Calais maintenant<br /> que l’on sait ? Une moitié d’abrutis, avec un quart de sociaux<br /> démocrates, un huitième de réac et un dixième de facho ? C’est un peu<br /> court, jeune homme ! /<br /> <br /> /Je préfère voir quatre millions de personnes, qui toutes méritent notre<br /> amitié (à part une petite poignée d’exploiteurs endurcis), qui, dans le<br /> brouillard, essaient de défendre leurs intérêts terriblement malmenés<br /> depuis trente ans ! Et personne n’aide beaucoup !/<br /> <br /> /Ils s’y prennent mal ? Et alors ! On en est au stade deux de la<br /> connaissance politique (je mets le point de départ dans les années 70).<br /> Stade zéro : les élections vont changer ma vie (si les bons deviennent<br /> majoritaires). Stade un : c’est bizarre, même quand les bons sont<br /> majoritaires ma vie ne change pas ! Je dirais même plus, elle continue à<br /> se dégrader ! Stade deux : décidément, tout ça sans moi ! Stade trois,<br /> organisons-nous pour changer la vie !/<br /> <br /> /Tu remarqueras qu’entre le stade un et le stade deux, il y a comme un<br /> saut qualitatif : c’est la perte de la foi ! « J’ai cru, mais je ne<br /> crois plus, que les élections pourront changer ma vie ». Fin 18°, le<br /> peuple a perdu la foi dans la religion catholique qui le tenait en<br /> dépendance. Et il a pu s’exprimer ! Mutatis mutandis, tous les espoirs<br /> sont donc permis !/<br /> <br /> <br />
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B
<br />    Du  Vimeu  et vieux  syndicaliste génération  BERGERON etc..<br /> <br /> la  législation  du travail  est  parfois  une  mine (  pleine de  syndicalistes ....nostalgie   )<br /> <br /> et  le Quorum  est   une  régle  de  premier tour pour des  élections  professionenelles  ... alors  Messieurs les  élus  , un<br /> peu  de  recherche  et  on doit  trouver  de  quoi  relancer  la  démocratie participative .... <br /> <br /> STOP  à la  politique  spectacle , retour aux  fondamentaux , place  à  une  transparence  moderne  et  sans  bling bling ...<br /> <br /> <br /> <br />
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