Vivons nous toujours dans un Etat de droit ? Réponse: Non ! Et trois fois non. A l'heure où non seulement l'on voit des policiers en uniforme manifester contre des magistrats mais encore un Préfet de la République et le Ministre de l'Intérieur (lui même en difficulté avec la Justice...) encourager les manifestants et critiquer une décision judiciaire, j'ai même envie d'écrire qu'il n'y a plus d'Etat du tout. Et notre Garde des Sceaux qui tente mollement de calmer le jeu en rappelant que c'est lui le Ministre de la Justice sans pour autant rappeler à l'ordre son collègue de l'Intérieur. Pauvre Angélique ! Rappelons ici la genèse de ce courroux policier. Ces fonctionnaires de police ont tout simplement goupillé un faux dossier pour mettre en cause la responsabilité d'un innocent accusé sciemment à tort d'une tentative d'homicide volontaire sur un agent de la force publique. Si le pot aux roses n'avait été découvert l'innocent aurait comparu devant une Cour d'Assises et risquait une réclusions criminelle à perpétuité. Les policiers ont reconnu avoir volontairement bidonné la procédure; d'où les poursuites. Chaque jour, dans nos tribunaux, les juges rabattent le caquet de prévenus insolents osant remettre en cause la fiabilité des procès verbaux des services de police en assénant: "Monsieur, les PV font foi jusqu'à preuve du contraire et les PV sont signés par des personnes assermentées, donc ce qui est écrit est forcément vrai". Fermez le ban. Les juges de Bobigny ne pouvaient donc minimiser la gravité des faits commis par ces fonctionnaires. Qu'on se rassure, ils n'iront pas en prison. Les peines prononcées laissent la porte ouverte à des alternatives à l'emprisonnement tel que le bracelet électronique. Une mesure que dénonce avec force les policiers... Et c'est alors que nombre de policiers, un Préfet et le Ministre de l'Intérieur violent impunément le code Pénal qui interdit de critiquer une décision de justice mais surtout la base même de notre démocratie: la séparation des pouvoirs.
Mais nous vivons dans un bien curieux pays. L'on s'est beaucoup amusé avec les révélations que comportent les dépêches diplomatiques américaines publiées par Wikileaks. Ainsi, l'on "apprend" que Benito Berlusconi est fatigué de ses nuits orgiaques, qu'Angela Merkel a mauvais caractère, que le roitelet est nerveux et que le colonel Khadafi ne se sépare jamais de son accorte et jeune infirmière ukrainienne aux formes généreuses. Soit. Mais on apprend des faits bien plus graves. Alors qu'il était Ministre, le petit Nicolas est allé à plusieurs reprises déclarer sa flamme pour les USA auprès de l'Ambassadeur américain n'hésitant pas à dénoncer et critiquer les faits et gestes du chef du gouvernement français, Dominique de Villepin, et même du Président de la République, Jacques Chirac. Et le futur roitelet jure allégeance aux USA dont il sera, annonce t-il, le zélé serviteur. Bref, une véritable traîtrise. Dans nombre de pays, le Ministre traître à son pays aurait été jugé et lourdement condamné. En France, c'est toujours différent: Le Ministre devient Président de la République ! Et à gauche, nul ne s'insurge. Bien évidemment, certains socialistes allaient eux aussi faire acte d'allégeance à l'Ambassade des Etats Unis...