Le Nouvel Observateur a recueilli le témoignage de quelques députés qui souhaitent à l'heure des efforts partagés par tous mettre fin à quelques privilèges. Et manifestement, cette initiative ne plaît guère à grand monde au sein des parlementaires qui grognent de gauche à droite avec une belle unanimité (ou presque...). Privilèges ? Que nenni ! Gare à l'antiparlementarisme ! Le député Bernard Roman, dépité, explique que tout cela est un cadeau au Front National. Alors, les élus sortent les gros mots du dictionnaire: populisme, démagogie, etc... Même le député communiste, Alain Bocquet, déclare dans les colonnes de La Voix du Nord "Les députés n'ont pas de statut privilégié" et son collègue Jean Jacques Candellier assène "Cette retraite n'est pas un luxe"... Mais alors, c'est quoi au juste ce système de retraite de l'Assemblée Nationale ? Voilà: A l'issue d'un mandat de 5 ans, un député est assuré de toucher une retraite de 1200 € par mois. Une somme équivalente à ce que touche la moyenne des retraités dans notre beau pays. Mais pour 5 années de boulot seulement alors que le commun des mortels doit trimer plus de 40 ans. Et si le député effectue 2 mandats dans l'hémicycle ? Il touche 2400 € par mois pour 10 années d'intense activité. Il faut ajouter qu'au royaume du cumul des mandats, généralement, l'heureux élu cumule aussi les retraites... Alors, pourquoi réformer un si beau système et s'aligner sur le régime général ? "Député, ce n'est pas un métier !" clame t'on sur les bancs du Palais Bourbon. Certes, mais dans ces conditions, pourquoi une pension de retraite ? Les électrons fous qui dénoncent ces petits avantages entre amis sont priés de battre en retraite...