"Alea jacta est" ou le triste destin du petit César

Le César de Lambersart a tout perdu. Marc-Philippe Daubresse se croyait investi d'un grand destin national quand il fut l'éphémère Ministre "aux beaux logements" au sein du gouvernement Raffarin. Puis voilà que ce Brutus de Dominique de Villepin l'a chassé comme un vulgaire plébéien. Daubresse renvoyé dans sa banlieue dorée en est devenu fou de rage. La revanche promettait d'être terrible. "Quand nous reviendrons au pouvoir" martelait-il à l'époque, comme si la droite ne gouvernait plus. Il s'agissait bien évidemment d'un "Nous" très impérial. Il expliquait qu'il avait plein de projets de lois géniales dans son attaché-case. On allait être estomaqué par ses audaces quand il dirigera un grand ministère à la mesure de ses ambitions. Puis, son mentor est entré à l'Elysée mais le petit César n'a pas eu droit à un maroquin...

Alors, il s'est vu en digne successeur de Pierre Mauroy. Il fut un loyal 1er vice-président de gros Quinquin à la Communauté Urbaine. Il allait donc assurer la relève. Il rêvait même d'un discret coup de pouce du grand Pierre. La discorde est telle avec Martine, pensait-il, qui Pierre franchirait le Rubicon... Et, patatras, Mauroy le remet promptement à sa place et l'UMP se prend un manteau (bien plus qu'une veste, quoi) aux municipales. Il espérait toujours que la grande Sultane de Lille ne parvienne pas à former une majorité autour d'elle à raison de son mauvais caractère supposé. Nouvelle erreur. Ils ont tous fait allégeance, du PC au Modem et même les maires divers droite. Il ne sera donc que le modeste centurion d'une opposition toute rabougrie et déboussolée. En rage, une fois de plus, il se dit victime d'un véritable "apartheid". Rien que ça !!! Il se prend pour Nelson Mandela ? Pour se consoler de ses déconvenues, il pourra quand même continuer à faire de la figuration à l'Assemblée Nationale.