La Ministre de la Justice élevé au rang d'icône alors qu'elle n'a procédé en 20 mois à aucune réforme de la Justice vient de faire la preuve de son incompétence dans la gestion de l'affaire dites des écoutes téléphoniques. Elle a affirmé dans un premier temps avec fermeté n'être au courant de rien et d'ajouter qu'elle n'avait rien à connaître de ce genre de procèdure. Elle a tout appris en lisant le journal, comme vous et moi. Curieux, très curieux...
Puis le 1er Ministre annonce avoir été informé par... sa ministre de la Justice. Mais Dame Taubira persiste. Elle a brandit devant la presse 2 courriers que le Parquet lui a adressés le 26 février dernier en clamant qu'elle ne sait toujours rien puisque ces courriers sont d'une briéveté confondante. Curieux, très curieux... En réalité, on peut lire dans ces lettres, certes un résumé de l'affaire, mais bel et bien l'essentiel de ce qui fait polémique depuis. La ministre est informée de l'ouverture d'une information judiciaire pour des faits de violation de secret de l'instruction, trafic d'influence avec cette précision:
"Les policiers ont intercepté entre le 28 janvier et le 11 février 2014, des conversations téléphoniques entre Monsieur Nicolas Sarkozy utilisant une ligne téléphonique souscrite sous un nom d'emprunt (Paul Bismuth) et M. Thierry Herzog, avocat se servant d'une ligne téléphonique souscrite le même jour et au même endroit que la première. (...) révélé, d'une part, que Monsieur Thierry Herzog aurait puêtre renseigné de (…) tant sur la surveillance des téléphones de Nicolas Sarkozy que sur la (...) d'une perquisition dans le cadre de l'information en cours et, d'autre part, (...) est entré en relation, à de nombreuses reprises, avec un magistrat du parquet général de la Cour de cassation, dont le nom figure dans la procédure, lequel aurait (...) avant une audience relative à l'examen d'un pourvoi concernant une ouverture d'information suivie à Bordeaux, les documents internes à la Cour de cassation (...) conseiller rapporteur et avis de l'avocat général) et rencontré un par un (…) lui expliquer”, avant qu'ils ne délibèrent, deux ou trois des conseillers (...) appartenant à la formation appelée à statuer sur ce pourvoi.
Ces communications mettent également en évidence que ce magistrat aurait fait part à Thierry Herzog de son souhait d'être nommé conseiller au tour extérieur au Conseil d'Etat de Monaco et que Nicolas Sarkozy aurait assuré qu'il l'aiderait dans ce projet « avec ce que tu fais » (selon Thierry Herzog).
Certes les conversations interceptées sont celles d'un avocat avec son client, ce qui pourrait constituer un obstacle à l'ouverture d'une information. Mais elles ont eu lieu à travers une ligne téléphonique ouverte sous un faux nom et au surplus sont de nature à faire présumer la participation de l'avocat concerné à une infraction.
Au vu de ces élements, j'ai requis ce jour l'ouverture d'une information contre X pour ces faits.
Je vous tiendrai informé des développements de cette procédure".
Dans la seconde lettre, il est écrit au Ministre:
"Le juge d'instruction saisi du dossier dit « des financements libyens » de la campagne présidentielle de 2007 (dont il vous est régulièrement rendu compte sous la référence AS/13/2352/FIN) a en effet par ordonnance du 17 janvier 2014 transmis au procureur de la République financier des procès-verbaux transcrivant des écoutes téléphoniques et des (...) d'appels téléphoniques dont il résulterait des suspicions de commission de ces infractions."
Donc, la Ministre est régulièrement informée du suivi de l'enquête sur le supposé finacement de la campagne de Nicolas S. par la Libye de Khadafi. Donc la Ministre a été informée de la mise sur écoute téléphonique de Nicolas S. Donc la Ministre a été informée des soupçons apparus à l'occasion des dites écoutes. Donc la Ministre savait tout. Et c'est NORMAL ! Le Parquet qui n'est pas indépendant se doit d'informer sa héirarchie de l'évolution des dossiers dit "sensibles". Alors pourquoi donc Dame Taubira s'est elle fourvoyée à prétendre le contraire et qu'elle ne savait rien de rien ? Nul ne lui reproche d'avoir donné des consignes visant à "embêter" Nicolas S. par tous les moyens. Il lui suffisait de dire qu'elle était effectivement tenue au courant et que cela relevait de son boulot. Mais, on se demande si elle connaît bien sa fonction...